vendredi 30 décembre 2011

Nouvelles du front, de mer

Demain se confonds avec hier.
Ma réalité c’est le présent et cette étendue d’eau à 360°.
Parfois je perds mon regard à l’horizon et ça brille de mille feux. Mais la plupart du temps je reste fixé sur le compas, les voiles et l’éolienne à tenir le cap.
Le rythme de vie est très instinctif. Il faut avancer pendant son quart, faire à manger et se reposer pendant celui des autres. Après chacun agrémente le temps qu’il lui reste. Pour ma part c’est philo, pêche et chaussette.

J’ai l’impression de faire le bilan à chacun de mes quarts solitaires. Je commence d’ailleurs à faire le tour des sujets et à ressasser. C’est comme une longue descente. Mais aujourd’hui je me demande moins : Que fait l’homo sapiens sapiens de son don de conscience sur terre ? Depuis que je me prends des embruns dans les dents, je me limite plutôt à : Sérieux, qu’est ce que je fais là ?

Pour la pêche, je pourrais me recycler et travailler à la criée en rentrant. Même si je perds autant de leurre que je remonte de poisson, je coupe les plus beaux filets de poisson frais que je n’ai jamais coupé de ma vie. Et je m’améliore au fur et à mesure. C’est en pêchant qu’on devient pêcheur non ?
Cette expérience me fait quand même culpabiliser sur deux points. Tout d’abord de ne pas avoir aimer le poisson pendant 25 ans. Et ensuite de prendre conscience seulement aujourd’hui que manger de la viande ou du poisson c’est tuer un animal qui te regarde avec ses petits yeux. Mes achats de steak et de côtelette vont prendre un autre reflet en rentrant dans mon super marché banlieusard. Mais vu que le goût n’aura pas changé je ne risque pas de devenir végétarien. Mais j’aurais « conscience de » , moi, Mr.

La théorie des chaussettes.
Hier j’ai voulu établir le nombre de paires de chaussettes nécessaires pour commencer son quart avec des pieds secs. Comme tout bon pantouflard citadin, j’aime bien avoir les pieds calés au sec quand je me réveille. Je rappelle que chacun de mes quarts commence à 8 heures d’intervalle, que l’eau salée sèche plus lentement et que l’atmosphère du bateau est carrément humide quand on se fait rincer. Bref lorsque j’attaque mon troisième quart ma première paire est encore un peu mouillée et ma deuxième paire est toujours trempée. Du coup je sens que le dénouement arrive et que j’enfile là la troisième paire de la Sainte trinité pédestre.
Je me lève et Eureka «  nombre de paires de chaussettes nécessaires pour commencer son quart avec des pieds secs est égale au temps révolution du soleil par la période de quart ».
Je fais deux pas et Patatra. La serpillière gorgée d’eau sur laquelle je viens de marcher fait vaciller mon petit univers cartésien.
Demain je me fais va nu pied.

mercredi 28 décembre 2011

Bem vindo a Cabo Verde

Petit message rapido car peu de batterie et sur le départ vers Sao Nicolao,
Nous sommes bien arrivés au Cap Vert dimanche 25 vers midi après 6 jours de navigation, un 3ème ris pris dès la première nuit, une moyenne à 6-7 noeuds sans parler des pointes, plusieurs vomitos (je découvre le mal de mer :( et un réveillon de noël sans champagne mais avec beaucoup d'eau salée tout autour !
Le voyage prend encore une autre dimension, c'est l'Afrique !
Après l'extermination de passagers clandestins peu sympathiques découverts à notre arrivée dans le coffre arrière (cafards), nous avons fêté noël comme il se doit, cuisses de canard et patates revenues dans la graisse, accompagnés d'un magnum de Mayne Blanc (dédicace à GGJJ), au poil !
Depuis : une soirée aromatisée au puntche capverdien, des baignades tous les jours et, hier por mi anniversario, des crêpes, un gateau au chocolat et le magnum de Saint Julien (dédicace à Tim et Dorot, désolés on l'a pas bu en transat mais on s'est dit qu'on l'apprécierait bien mieux au mouillage !).
Nous repartons cet après-midi direction Tarrafal sur l'ile de Sao Nicolao pour une quinzaine d'heures de navigation.
Merci à tous pour vos messages, sur le tél sat (Bernard, Olivier, Vivi and co, Pessac crew) et sur le net !
On pense à vous et on vous embrasse très fort !

lundi 26 décembre 2011

Positions pendant la traversée des Iles Canaries au Cap Vert

Après 38h : 24N55 / 18W28.
 ---
Après 74 h : 22N01 / 20W30, la météo est bonne jusqu'au cap vert, reste environ 350 milles à parcourir.

---
Après 98h : 19N54 / 21W14
Position de Sirius le 22 décembre à 19:20

---
Après 5j : 17N53 / 21W34
Position le 24 décembre à 17:00, un peu trop à l'est, cap à corriger pour arriver au nord de sal.

---
Bien arrivés au Cap Vert à Palmeira sur l'île de Sal le jour de noël !!! 

Joyeux nowellll !

dimanche 25 décembre 2011

Joyeux noël !

Nous sommes actuellement sûrement en mer, proche du Cap Vert ou tout juste arrivés, mais la technologie nous permet de vous souhaiter un joyeux noël à distance ! On vous embrasse fort !


lundi 19 décembre 2011

En route pour le Cap Vert

Nous allons larguer les amarres après un bon petit poulet rôti, nous quittons la Gomera et l'archipel des Canaries, en route pour le Cape Verde, pour une semaine de navigation !
Bises à tous

dimanche 18 décembre 2011

Photos de Tenerife à la Gomera

Une petite sélection de photos avant d'aller me coucher,
Nous quittons l'Archipel des Canaries demain midi, destination Cap Vert, une semaine de navigation prévue.
Et oui bon calcul : nous fêterons noël en mer !
Nous vous souhaitons à tous de bonnes fêtes ! On vous embrasse


samedi 17 décembre 2011

Des news de navigation

Je vais raconter l'histoire de notre navigation entre Tenerife Sud (San Miguel) et La Gomera Est (San Sebastian) car certains sont friands des récits de mer (dédicace a Tonio, cadeau d'anniv ) :

On est dans un port bof, ou si l'on a pas l'ame d'un golfeur rien ne nous retient excepté une mauvaise météo, donc je prend la météo aux différentes sources... Bilan demain les Alisés souffle a 20 noeuds rafale a 30. Le truc c'est qu'on est dans une zone de survente des Canaries, le Sud de Tenerife, et qu'il y 'en a une autre entre Tenerife et la Gomera, est ce qu'on attend un jour de plus pour une navigation plus sereine?? Pas la peine après-demain c'est pareil, après après demain idem etc, donc on y va... Et puis on est au portant, du vent de nord est ça le fait pour faire route a l'ouest, on sort du port on envoi la GV avec 2 ris et on décide de tester la voile un peu plus petite que notre foc de route que Mika nous a laissé... Ca souffle, mais on est bien protégés de la mer par l'imposante barrière de montagne qu'est l'ile de Tenerife... On fait route tranquille au portant pour passer le cap sud ouest de Tenerife, au niveau du cap, la houle se croise en face a face, une houle d'ouest et une d'est ça fait des vagues des plus étranges... Puis le vent tombe, l'imposante Tenerife fait mur aux Alysés et nous plonge dans la pétole, on met le moteur et hop direction la Gomera, cap 290.
On fait bronzette même si le ciel est bouché par un voile fin et la visibilité plutôt mauvaise, mais on a une houle d'ouest, ca faisait longtemps la houle de face et cela ne me dit rien qu'y vaille. Chacha et Julie vont se coucher, Cha bouquine dans la cabine avant et comme prévu, plus on avance entre les iles et plus le vent monte, (15 noeuds, 20, 25, 30 avec de fortes rafales) et forcément on veut faire route a 300, le vent vient de 310... Nous voila au près dans un vent fort avec de belles rafales (ca faisait longtemps) Cha met son ciré, (trop tard pour moi je suis déjà trempé) et il me rejoint, je me questionne, je relis mes bouquins, "pour une traversée entre Tenerife et la Gomera, attendez vous a des vents forts dans le dernier tiers de la traversée" on est même pas a la moitié et pourquoi un vent d'ouest o_O ?? Bon on y est maintenant et il n'y a que 25 milles en route directe... Allez go... On entre alors dans le dernier tiers de la navigation et la on se fait littéralement rincer moi et Charlie on prend embruns sur embruns les gouttes d'eau nous fouettent le visage et vont jusqu'a faire mal, je pense qu'on atteint des rafales jusqu’à 45 noeuds, le bateau prend de sevères coup de gite par moment... On a les yeux qui piquent, et pour ma part sans ciré je suis trempé jusqu’à l'os si ce n'est plus, mais pas envie de me changer pour me retrempé... La Gomera grossit devant nous, allez on y est presque... A l'interieur les filles dorment paisiblement du moins Chacha qui ne se reveillera qu'a l'arrivée et ne se sera rendu compte de rien : "mais pourquoi t'es mouillé ??" Une fois a 3 milles du port la mer se calme, les vents aussi quoique ca souffle toujours pas mal... On approche du port et derrière la première digue, un chenal balisé avec une bouée verte a chaque extrémité et des bouées jaunes entre et des bouées de baignade balise a babord... On arrive petite manœuvre ventée par l'arrière mais au poil !! (faut bien se jeter des fleurs de temps en temps, bon le mec du port a aidé et les equipiers sont bien rodés...)

Ensuite je papote avec les gens du port :
inconnu : "ça devez être dur en mer aujourd'hui
moi : oui assez coton, faut que je me fasse sécher
- oui ici la survente est une de splus violente, et le vent rebondit sur la Gomera donc créer des vents d'ouest
- si j'avais su je serais monté plus au nord avant de traversée
- comme tout le monde, seul les gens du coin ou ceux ayant déjà fait l’expérience le savent, moi en arrivant je me suis pris des claques a 50 noeuds
- Bin nous quelque chose comme ca, sans anémomètre dur de dire" (pensée personnelle : pourquoi les guides ne précisent pas que, lorsque les Alisés soufflent le vent entre Tenerife et la Gomera vient de l'ouest du au rebond sur l'ile ??? )

Voilou, j'espère avoir comblé ceux qui souhaitent lire des récits de navigations

- Do you read me ??
- Over

Décembre aux Canaries et bientôt au Cap Vert


J'me balade sur le blog et là j'me dis : Dios mio ! On a rien posté depuis le 5 décembre !

Alors pour les p'tites nouvelles depuis Lanzarote... Nous avons été sur Gran Canaria, à Las Palmas, une des 2 'capitales' des Canaries (380 000 habitants). Des cargos plus gros les uns que les autres à l'entrée du port, des immeubles, des 4 voies, des pots d'échappements et du bruit, bienvenue à Las Palmas ! Et oui on était plus habitué à la ville, la grosse ! Une marina avec un millier de bateaux, des cafards dans les coins et des tas de bateau-stoppeurs qui se 'vendent' sur les pontons.
On en a profité pour faire la révision des 200 heures du moteur, de l'avitaillement, encore et toujours, et nos cadeaux de noël. C'est très drôle d'essayer de se faire des surprises quand on fréquente les mêmes magasins et de cacher les cadeaux sur le bateau...!

Nous avons ensuite rejoint Tenerife, toujours plus à l'ouest, où nous avons été voir le mont le plus haut d'Espagne, le Teïde (prononcez T.I.D), 3718 mètres. On a perdu 20°C en quelques heures et on a même tâté du flocon de neige. Lorsque nous avons rejoint San Miguel, plus au sud de Tenerife, nous avons enfin pêché notre première DORADE CORYPHENE ! (Dédicace à Mik du Lilo qui nous a bien équipé:) Bien que pas énorme, elle était fabuleusement bonne ! Pour sûre ChaCha en a mangée !

Arrivés le 10 décembre sur la Gomera, une des plus petites îles de l'archipel (372 km2) sachant qu'1/10ème de l'ile est occupé par le parc national de Garajonay. Ici on est loin des paysages lunaires de Lanzarote, la Gomera est verdoyante et ça fait longtemps qu'on avait pas vu autant de vert ! La forêt du parc est somptueuse ! Nous avons dormi sur une playa peuplée de plusieurs vadrouilleurs et autres vagabonds... Se réveiller à l'aube et voir un chevelu, les yeux injectés de sang, la tête penchée au dessus de notre nid douillet, nous observant... c'est un peu flippant ! A 20 mètres dormaient un papa, une maman et leur bébé... Etrange... Nous savions aussi que la population germanique est très friande de l'archipel, durant cette escapade, nous avons consommé des produits dans des commerces tenus par des allemands.. Et puis comme il y a 2 blonds dans le groupe, on nous prend souvent pour des allemands !

Depuis le retour de cette balade, nous préparons le départ pour la traversée direction le Cap Vert. Nous attendons lundi la confirmation de l'assurance et l'attestation pour quitter l'archipel des Canaries.


Aujourd'hui nous souhaitons UN TRES JOYEUX ANNIVERSAIRE à ChaCha, notre catherinette !

Et comme nous serons en mer le 24 décembre, aujourd'hui nous cuisinons et dès cet après-midi nous attaquons le repas d'anniversaire-ChaCha-de-noël !
Sirius est paré de guirlande, de ballons et de cotillons ! 


Bientôt un diaporama avec ce périple aux Canaries en images !
Ciao bidi bye on vous bisous smack !

lundi 5 décembre 2011

Roadtrip à Lanzarote

Après avoir quitter La Graciosa, et par la même quitter le Lilo qui a fait route vers la Gomera avant de tracer vers le Cap Vert, nous avons rejoint l'île d'en face, Lanzarote, en compagnie du Pili Pili.

Nous sommes arrivés à Puerto Calero, autrement dit : une marina, ses boutiques classieuses et ses restaus chics, rien d'autre. Nous avons donc décidé de louer une voiture pour partir en road trip sur l'île. 

Départ dimanche midi du port. On embarque duvets, oreillers et maillots de bain. Cha à la barre, direction El Golfo. Il fait faim et nous décidons de pique-niquer sur la plage de sable noir avant d'aller voir le fameux lac vert présenté par les guides. Mais encore...? Empli d'un minerai appeler l'olivine, le Golfo est réellement vert, fluo sous le soleil.

Après cette escale nourrissante nous nous dirigeons vers las Montanas del Fuego, ou Timanfaya, l'endroit à priori le plus spectaculaire de Lanzarote. Ça chauffe sur Timanfaya. Vaste zone affectée d'éruptions volcaniques entre 1700 et 1800, les montagnes de feu c'est un paysage lunaire, post-apocalyptique. Le site est protégé, on grimpe en voiture jusqu'au point de départ de la visite qui s'effectue en bus le long de la Ruta de los volcanes. Tronçon de 14 kilomètres, cette route étroite suit le long noyau principal des éruptions où se situe une grande concentration d'éléments d'intérêt géologique et géomorphologique... Bientôt un sujet pour les enfants alors je ne m'étend !

Bien qu'il n'y est pas assez d'eau sur l'île pour tous ses habitants, il y a pourtant des vignes, du vin?!. Les ceps sont protégés du vent desséchant par plantation dans des creux et derrière des murets semi-circulaires en empilement de pierres crues, comme autant d'écailles, piquées chacune d'une tache verte, recouvrant le sol volcanique sombre. Les plants de vigne, nichés dans des cratères faits de poudre de lave, sont enfoncés à une profondeur suffisante pour que les racines atteignent le sol arable. La rosée nocturne restitue l'humidité aux ceps. (merci wiki). Dans le guide on nous dit que le vin y est buvable... Peu confiants nous préférons boire une bière...:)

Max a repéré la Cueva de las verdes, au nord de l'île, une grotte où il y a apparemment des concerts, c'est parti. Il fait nuit lorsque nous arpentons la route de la Cueva, c'est fermé. Nous rejoignons alors Arrietta, une petite ville pour dîner, parce qu'on a les crocs. A table !

Depuis qu'on est parti et je ne sais plus trop pourquoi, la playa de Papagayo a été désignée comme le lieu où nous dormirons cette nuit. Après un long chemin de terre où on roule doucement, nous parquons la voiture et c'est parti pour un repérage de la plage. Il y a un resto sur les hauteurs, fermé à cette heure-la, la plage, en contrebas. Nous récupérons duvets et oreillers et descendons le chemin pentu. Rien de tel qu'une partie de Munchkin à la frontale sous les étoiles ! Une partie de Magic aussi et au lit !

Lorsqu'on se réveille on découvre le décor, la falaise se dresse de chaque côté, c'est très beau. Excepté peut être les touristes qui arrivent petit à petit sur la plage alors que nous sommes encore comme des chorizos dans nos duvets. Bon faut assumer, on est des touristes nous aussi... Allez on s'casse, direction Arrecife, une de nos missions des 2 jours : remplir la bouteille de gaz de rechange. Nous nous rendons dans une usine qu'on nous a indiquée. Malheureusement ça gaz pas du tout, le modèle de notre bouteille n'est pas disponible dans les Canaries, il existe un modèle de même contenance, mais c'est du butane, nous marchons au propane sur Sirius. Aussi, on peut acheter cette bouteille mais faudra aussi changer les brûleurs de la gazinière... Mmmmm... Encore une mission... 

On s'laisse pas abattre et on file au Jardin de Cactus (prononcez Rrrrardin dé cactous). Des cactus y'en a partout, ça pique ! Nous voilà ensuite reparti vers la Cueva de los verdes pour notre dernière visite, payante, et oui, les revenus de l'Archipel sont à 70% engendré par le tourisme. Une grotte, ou plus exactement un tunnel de lave qui s'étend sur plusieurs kilomètres. Nous en parcourons un à pied. Il y a bien une 'salle de concert' où l'acoustique est incroyable. Mais pas de concert en journée. C'est sombre sous la terre et quand on sort ça pique les yeux !

Nous achevons ce roadtrip par un passage à l'hiperdino, oui je sais c'est pas glamour, mais l'eau c'est lourd, alors on profite du véhicule pour s'épargner un mal de dos. Et c'est le retour à Puerto Calero et au bateau. Bien sympa ce p'tit roadtrip ! C'était notre première nuit en dehors du bateau, et on espère bien qu'il y en aura d'autres, à la belle étoile.

mardi 29 novembre 2011

Canaries - La Graciosa

Vidéo clip sur notre escale à La Graciosa avec nos amis de route du bateau Lilo. Une pause bien méritée après 6 jours de traversée depuis le Portugal sur une ile qui n'est pas disneyisée... Que du bonheur !

jeudi 24 novembre 2011

Photos Ju de Cascais à Graciosa

Voici quelques photos pour vous
Cliquez pour accéder au diaporama en plus grand

Pour les news nous avons donc retrouvé sur La Graciosa le Lilo (Mikaël, François et Marine) qui a fait route avec nous depuis Cascais, ainsi que le Pili Pili (Tonin, Anya, Rom et Isa) qui étaient parti pour Madère mais ont pris la fuite après de grosses rafales.
Hier soir profiteroles et soirée en musique sur Sirius, avec les copains du Lilo et du Pili Pili, 11 à bord, record à battre !
Nous quittons Graciosa la douce pour Lanzarote, demain matin.


Viana Do Castelo - Découverte du Portugal

Nous partons 31 octobre à 1 h du matin de la Ria de Vigo (Marina de Conga) après notre faux départ direction le Portugal Viana Do Castelo.

Après une arrivée mouvementée déferlante à l’entrée du port et champ de casier nous nous approchons de la Marina qui est bien abrité à l’embouchure du fleuve Lima.

Nous savons que le port est équipé d’un pont tournant mais nous ne savons pas les horaires d’ouverture, nous avançons en sachant que nous allons devoir peut être attendre devant le port au ponton d’attente. Coup de chance ils nous ont vu arrivé, le pont est ouvert nous entrons dans la toute petite Marina. Nous sommes directement accueillit par le second de la Marina, par un voileu portugais et par Michel, un français qui vient de Paimpol et qui nous a vu à Lézardrieux. Après une nav un accueil aussi chaleureux nous fait bien plaisir.

On range le bateau on étend nos affaires et nous voilà parti avec Max et Ju à la recherche de nourriture Charlie étant resté dormir sur le bateau. On trouve un resto qui n’a pas l’air mal (ils font des pizzas) on demande si l’on peut manger, la serveuse nous répond en français « pas avant 12h » avec Maxime on regarde notre montre 12h30, gros blanc « -Mais en fait il est quelle heure » « -11h30 ». Bon on a 30 min à attendre, 30 minutes ces longs quand on rêve d’une pizza. On avait très faim mais cette premier expérience de restaurant ne fut pas concluante, on s’est fait un peu avoir. Ils nous ont apporté à table du pain et des petit pâtés en boite plastique, on se jette dessus on a trop les crocs mais on s’apercevra trop tard que tout est payant. Bon la pizza est pas top, tant pis on en rapporte à Charlie.

En fin d’après-midi on toc au bateau Antoine se présente, il a 71 ans et vit avec sa femme depuis 10 ans sur son bateau et depuis 1 an il est à Viana. Il nous invite à visiter son bateau et à boire un petit verre de « Vino Verde » (le vin portugais). Moi qui n’aime pas trop le vin celui-ci est très bon et pétille un peu. Antoine nous a aussi fait découvrir sa cantine « La Casa » on l’on mange très bien pour 5 euros boissons comprise et des portions énormes (pour le capitaine et Charlie).

Les 4 jours suivant nous en avons profité pour visiter la ville, la Basilique Saint Lucie, le marché, Marie nous fait découvrir les alentours de la ville nous sommes allés voir les énormes vagues à Povoa de Varzim et visités musée de la ville de Villa do Conde. Nous repartons samedi de Viana direction Nazaré.

Un grand merci à Marie et Antoine, pour nous avoir fait visiter la ville, apprit sur la culture portugaise, pour les cartes, le Vino Verde pour nous avoir accompagnées faire des courses et l’essence.

mardi 22 novembre 2011

Des news de la nav et de Graciosa... (on a trouvé le net)

La nav de Cascais a Graciosa, départ relativement tranquille, on s'attendait à avoir de la pétole puis du vent de nord... La pétole était la au début (moteur pour passer le rail des cargos) ensuite un peu de près avec un vent de sud est (on va peut être aller a madère en fait, on cap entre les Canaries et Madère...), puis baignade au milieu de l'océan mais la suite ne correspondait pas aux différentes météos, même celle réactualisée par Bernard au cours de la nav : nous avons eu du vent d'ouest quasi tout le long de la nav, jusqu'a 45 noeuds de vents sous les grains (normal) mais le hic c'est qu'on était sous grain perpétuel... La nav c'est relativement bien passer quand même (point d'amur du Génois qui saute, Halebas de GV qui pète, mais j'ai pu réparer direct, rien de grave), on abat sous les grains et on lofs au max quand ça se calme... Lilo, bateau de nouveaux copains nous a suivi toute la nav, mais a la fin on leur a pris 24h... Un autre bateau ami (Pili pili) est parti des environs de Lisbonne en même temps que nous, mais pour Madère, ils se sont mis en fuite et se sont finalement retrouvés aux Canaries... Pour info : en prenant des fichiers Grib récemment, on voit jusqu’à 25-30 nœuds de vent au Portugal, mais sur RFI on a entendu force 9 et 12m de houle o_O ...

J'émets un doute quant a mes estimations du vent durant la nav de Viana do Castello a Nazare je pense qu'il y avait au moins 5 noeuds de vents en plus ce que je disais, car nous n'avons pas d'anémomètre, mais le Pili pili en a un et nous a annoncé plus du vent que ce que j'avais dit et ils nous ont dit qu'ils ont eu jusqu’à 50 nœuds de vent dans les rafales durant la nav vers les Canaries (mais ils étaient plus a l'ouest vu qu'ils visaient Madère), nous avons d'ailleurs finit sous 3ris et foc de route (j'hésitais a sortir le tourmentin, mais mon indic météo m’annonçait une bascule nord qu'on a pas vraiment vu, NW mais pas plus)...

Graciosa : une ile idyllique, volcans rouge jaune, plage au sable fin et eaux turquoises... Le rêve, une toute petite ville et une sorte désert volcanique qui prend au cœur... On est bien ici ... On vient de faire une grande ballade a vélo a 7 avec nos amis du Lilo, que du bonheur... Des photos viendront sans doute bientôt...

Bécots a tous

dimanche 20 novembre 2011

Arrivée aux Iles Canaries !!!


L'équipage de Sirius est bien arrivé !

Msg Sat du 20 novembre :
"Bien arrivés à Graciosa : 29N13,73 / 13W30,18
après 5 jours et 8h15
On est contents !"

Graciosa est une île secondaire des îles Canaries, faisant partie de l'archipel de Chinijo.
L'équipage n'a pas de connexion Internet pour le moment.

vendredi 18 novembre 2011

Traversée Portugal - Iles Canaries

News de Sirius pendant la Traversée Portugal-Iles Canaries

Le 20 novembre :
Après 5 jours et 8h15 : 29N13,73 / 13W30,18
Bien arrivés à Graciosa
On est contents !

Le 19 novembre :
Après 100h : 31N36,4 / 12W20,9.
Ce midi sashimi de thon!

Le 18 novembre :
Après 77h : 33'N32,5 / 11'W44,4.
A midi: baignades et douches. Lequipage est tt propre :)

Le 17 novembre :
Position après 50h : 35'N26,5 / 11'W16,8
Accompagnés par le soleil !

lundi 14 novembre 2011

Sirius et son équipage partent ce matin pour une nouvelle traversée de 6 jours environ, direction les Canaries ! Durant cette étape, vous pourrez suivre au jour le jour leur progression sur le web.


Pour fêtez ça, découvrez le trajet déjà parcouru par nos 4 matelots préférés dans une super carte interactive (mise à jour chaque semaine ou plus). Pour cela, c'est très simple connectez vous à l'adresse www.projet-horizons.net et le tour est joué !


A bientôt pour les nouvelles aventures de Sirius & Cie ;)

samedi 12 novembre 2011

Balade à Lisboa

Aujourd'hui Cha et moi avons été passer la journée à la capitale.
Nous avons pris le train de Cascais à Cais do Sodré (Lisbonne) pour un trajet d'environ une demi-heure. Là-bas nous avons acheté un pass pour la journée nous permettant de prendre métro, bus, tram et funiculaire. Nous avons rejoint le quartier de l'Alfama en métro puis à pied et pour grimper vers le château Sao Georges nous avons pris cet adorable petit tram jaune. Et oui, pour ceux qui n'ont jamais mis les pieds à Lisbonne, la ville est 'vallonnée' et les côtes à 15% ne manquent pas.
Alors sur les conseils de Luis nous avons visité la ville en transport en commun.
Nous avons admiré la vue sur la ville depuis le Chapito (lieu culturel-bar-resto).
Nous sommes ensuite redescendus pour reprendre le tram sur la place du commerce, malheureusement le trafic était perturbé en raison d'une manif proche. Nous avons donc rejoint à pied la station de Cais do Sodré pour prendre un bus, direction Belem, à l'ouest toute !

Padrao dos descobrimentos
Les découvertes des portuguais

Torre de Belem
Après une petite demi heure de bus nous voilà dans le quartier des musées (museu da marinna, museu de arte popular, museu do design). Un petit tour par la Pastelaria de Belem, patisserie réputée, nous nous baladons sur les docas, aux pieds du Padrao dos Descobrimentos (monument des découvertes), le vent souffle, bien que la chaleur soit très agréable (encore 24° C à 18h30).

Après la Torre de Belem, retour en bus en sens inverse pour le Bairro Alto. Une bière à la Cervejaria Trindade dans le joli patio intérieur toujours sur les conseils de Luis :)

Patio de la Cerjaria Trindade
Dans le funiculaire
Nous prenons ensuite le funiculaire pour descendre vers la rua portas de Santo Antao et dîner à la Casa de Alentejo. L'Alentejo est une région qui comprend une grande partie de la moitié sud du pays (além-tejo, signifiant littéralement « au delà du Tage »). Nous y avons donc mangé des spécialités de cette région (fromage, soupe, encore du bon poisson :).

Le long du funiculaire
Le funiculaire
Nous reprenons le funiculaire direction Bairro Alto pour aller boire un mojito et on est pas déçus, les lisboètes ou lisbonnais ne rigolent pas avec les mojitos XXL ! 
Mojitos XXL - 24°C !!!

Les gens sont dehors, il fait encore plus de 20°C :)
Nous déambulons dans les rues et rejoignons Cais do Sodré pour prendre le train qui nous ramène à Cascais. Pas de pluie aujourd'hui, mais le vent se lève, la nuit sera agitée, les éclairs nous accompagnent.

vendredi 11 novembre 2011

Arrivée à Cascais

Salut les z'amis,

Nous sommes bien arrivés hier soir à Cascais, à 30 km de Lisbonne.
Lors de notre arrivée à Peniche lundi nous avons retrouvé Antonin sur Pili Pili (http://baladedupilipili.wordpress.com/), rencontré il y a plus d'un an à Trebeurden avec Ania, lorsque nous avions tenté de traverser la Manche. Nous avons également été accueilli au port par Mikaël, autre brestois, sur Lilo. Nous avons fait route avec Mikaël qui navigue en solo pour l'instant, de Peniche à Cascais. On s'raconte des blagues à la VHF, c'est bon ça !
Ce soir nous avons été voir la capitale, Lisbon by night.
Une autre journée est prévue pour la visiter, d'ailleurs si vous avez des bonnes adresses n'hésitez pas.

Allez je vais me coucher, des bises.

ps : le capitaine n'est pas du tout tombé à l'eau dans le port et d'abord l'eau est même pas froide !

lundi 7 novembre 2011

Ressenti du Capitaine pendant la nav de Viana do Castelo à Nazaré

Salut la compagnie !!

Samedi 6 départ de Viana do Castelo, le soleil brille, peu de vent (dans le port) et la houle n'est plus "que" de 3m50. Je me dis idéal pour quitter ce port et éviter les déferlantes qui sévissent aux entrées de port du Portugal, de plus la météo nous annonce du nord, idéal, même si assez fort, entre 20 et 30 nœuds. On part, premier bord de travers pour s'éloigner de la côte, il y a de la houle, de jolies vagues mais c'est cool... (on doit avoir entre 20 et 25 nœuds de vent) ensuite on entame un bord de grand largue, cap à 200 il doit être 14h environ... La météo se révèle exacte...
Nous avons un ris dans la grand voile mais avec cette houle et les grosses vagues, les départs au lof intempestifs se font ressentir allez on prend le deuxième ris en espérant que ça aide... Ca aide un peu, mais pas suffisamment, allez on affale la grand voile on se met sous génois seul toujours à 7 nœuds et ça permet de tenir un meilleur cap sans risque d'empannage... Les quarts des équipiers se déroulent mais je veille même si j'ai décidé de ne pas être hors quart d'autant que Chacha n'a pas la forme, je la laisse donc se reposer... Mais on roule on roule on roule... Je prend mon premier quart à la tombée de la nuit (18h UTC) première fois que je suis seul finalement, agréable sensation même si je me sais paralysé car les autres dorment et que le pilote ne tiendrait pas cette mer capricieuse. D'ailleurs le récepteur AIS sonne et me previent qu'un cargo s'approche... Comment faire pour arrêter l'alarme, je peux pas lâcher la barre... Cha se lève et me fait un compte rendu de la situation, cool. La mer est quand même impressionnante, dur de dire car il fait nuit, mais il y a de grosses vagues donc je préfère rester pour le quart de Cha, puis de Julie avec qui on a empanné pour éviter un gros gras grand (un cargo quoi) qui nous passe juste devant (enfin "juste" dur de dire de nuit !), puis celui de Chacha qui veut quand meme essayer de faire son quart même si elle se sent mal... Tout le monde a l'air de bien s'en sortir, c'est bien je commence à avoir confiance en mon équipage, j'ai un peu peur pour Chacha donc je reste avec elle, ce qui lui aura permis de pouvoir donner à manger aux poissons plus sereinement ;D et de la relayer à la fin de son quart car sans nourriture digérée pas d'énergie (elle a déjà fait un effort surhumain pour essayer vu son état...)
Ensuite c'est mon quart seul de 4h à 6h, le vent se calme un peu, on doit avoir 20 noeuds... Je suis épuisé, je tiens la barre mais le compas se floute par moment, vivement que Cha débarque, ils m'ont montré qu'ils étaient opérationnels et là faut que je me repose... Ah le voilà (avec le soleil qui se lève), je vais me coucher, je dors bien 3h je pense et là un grand cri : Julie qui panique sur un départ au lof ça va c'est que ça, je me recouche, mais c'est vrai que ça bouge beaucoup, je me rends compte que tout le monde est exténué et a eu du mal à dormir suite au roulis incessant. Bon je sors... Il fait jour et ooh : le vent a forci les vagues aussi on doit avoir 30 nœuds de vent, 35 dans les rafales heureusement qu'on est au portant... Bon bientôt le quart de Chacha, je préfère être avec elle vu qu'elle ne sent pas mieux... Allez il est temps de se rapprocher de la côte, cap à 170... Chacha n'a pas la forme mais j'arrive à lui arracher un sourire grâce à une mouette qui a failli nous faire caca dessus... "Courage mon amour on y est presque"
Ca y est on s'approche de la côte, les champs de casiers sont au rendez vous et occupent Chacha ce qui est une bonne chose elle a plus le temps de penser à son mal être... Le port de Nazaré est en vue, on s'approche des digues toujours en louvoyant entre les casiers... Allez je mets le moteur, j'enroule le génois et la Chacha crie : " Un filet !!" je lâche la drosse d'enrouleur je file à la barre filet à 5m je lui prend la barre je lof je lof le filet est toujours devant nous, demi tour, heureusement je viens de mettre le moteur... On contourne ce filet long de 50m environ... Petite frayeur ce grand filet juste devant l'entrée du port (ils sont fous ces pécheurs)... L'entrée est petite les grosses vagues se brisent sur les digues de chaque coté, on passe bien au centre et hop on est accueilli par un personnage atypique petit papi avec sa béquille qui fait de grands signes nous disant de nous mettre ici... On y va... C'est le responsable du port, il vit sur son bateau avec sa femme anglaise et leur 4 chats et il nous parle dans un anglais ...... euh ..... atypique lui aussi, pas d'autre mot avec son accent portuguais sa voix rauque et une sorte de vibrato dans sa voix !!

Allez on va dormir un peu au calme, tout le monde l'a bien mérité...

L’équipage commence a être rodé et ça c'est une bonne nouvelle, je vais pouvoir dormir en mer rassuré... Ce sera pas du luxe...

Aujourd'hui lundi 7, le vent est tombé on va à Péniche au moteur sous le soleil avec la musique à fond (le mp3 des copains) et nos bouquins à la main, je laisse Julie qui est motivée se faire la nav toute seule d'un bout à l'autre, ça fait du bien un peu de calme aussi... On sent qu'on se rapproche du sud, enfin, et dès que le soleil brille il fait bon.

Donc nous voila arrivé à Péniche (pas loin de Lisbonne), où on retrouve un mec (jeune) avec qui on avait causé du voyage il y a un an et demi à Trebeurden... Sympa !!

Bises à tout ceux qui sont venus au bout de ce texte ^^

PS : Chacha avait tester une nav sans ses médicaments d'ou son état...

vendredi 4 novembre 2011

Mon 'dégolfage'

Petit récit extrait de mon journal de bord, mon expérience de notre traversée France - Espagne

Mardi 18 octobre 2011


« Parés à larguer ?
- Parés !
- Larguez ! »




15h30. Nous regardons Concarneau s'éloigner. Derniers coups de fil à la famille et aux amis jusqu'à épuisement de la batterie et des envies.
Nous avons discuté à plusieurs reprises de notre organisation pour cette traversée et avons conclu la suivante : nous ferons des quarts de 2 heures chacun et Max sera hors-quart car toujours en veille et disponible si difficulté, doute, et, de manière générale pour encadrer l'équipage et assurer la navigation. C'est le capitaine.

16h. Mise en place des quarts. Cha, étant à la barre depuis le départ, c'est lui qui assurera le premier, puis moi, puis ChaCha. Mes quarts à venir sont donc : 18h - 20h / 00h - 02h / 06h – 08h.
Comme il est bien de se retrouver tous les quatre au moins une fois par jour, nous avons décidé qu'entre midi et quatorze heure, ce sera un peu le quart du capitaine et notre pause déjeuner commune.
J'envoie encore quelques messages et poste sur le blog depuis mon téléphone. Je m'allonge une demi-heure avant de prendre mon premier quart.

18h. Je prends la barre. Cha prépare à manger. Un mug de soupe pour moi, un bout du cake aux knackis préparé par ChaCha ce matin et un petit morceau de fromage. En bateau on mange léger mais souvent. A la fin de mon premier quart, j'écris une ligne dans le journal de bord et je marque notre position sur la carte en faisant un point au crayon grâce aux coordonnées GPS. Max est pour l'instant toujours éveillé et encadre nos quarts. Je vais me coucher. J'ai programmé un réveil sur ma montre pour Cha, qui n'en a pas. Il me réveillera à son tour une demi-heure avant la fin de son quart et le début du mien.

23h35. Max vient me réveiller et me tend la montre. Je replace mon bras sous le duvet. J'ai froid et pas du tout envie de sortir de ce nid douillet. Je profite encore quelques instants de la chaleur, tout en regardant l'heure. Il faut que je m'habille, que j'aille pisser, que je mange et que je m'équipe. Il me reste à présent moins de 20 minutes pour être opérationnelle. Je sors difficilement de mon duvet. 23h43. J'enfile mon pantalon au dessus du collant avec lequel je dormais. Je sors un t-shirt à manches longues pour ajouter une couche supplémentaire. Pour cela je dois d'abord ôter la polaire que j'ai sur le dos, me trouver grelotante, en débardeur, pour rempiler les épaisseurs. J'ai froid. J'abandonne également la petite paire de chaussettes que je porte pour une plus chaude. J'enfile mes baskets. 23h47. J'ouvre les vannes pour faire pipi. Je pompe, je pompe, je pompe. Je referme les vannes. 23h49. Je me dirige vers la glacière. Son odeur m'écœure et j'y prends les premiers aliments que j'y trouve et qui me donne envie : du colescaw et du jambon ainsi qu'une cannette de coca que je partagerai avec mon capitaine. Je me fais un petit sandwich. Je range et commence à manger. 23h54. Il pleut dehors, il faut que je mette ma salopette, et bien sûr mon ciré et mon harnais. Je n'ai vraiment pas envie d'y aller, mais je pense à mon capitaine, qui n'est pas prêt de se reposer. J'me dis aussi qu'il n'est que minuit, et qu'en général, je n'suis jamais couchée à cette heure-là. Pendant tout mon quart Max est à mes côtés. Il fera une micro-sieste, sous la petite pluie fraiche. Il fait froid, ou pas, en tout cas il pleut. C'n'est pas une partie de plaisir. ChaCha se lève pour la relève, je fais un point sur la carte, j'écris une ligne dans le journal de bord. Heure, cap compas, total log, événement, allure, vent, position, origine position, sonde, visibilité, nuages, baromètre, courant. Il est 2h passé, je viens me glisser dans la couchette avant du bateau et me déshabille. Heureusement ma petite bouillotte préférée est là. Je lui programme un réveil pour son quart et rejoint le pays des rêves.

Mercredi 19 octobre. 5h41. 'bip-bip, bip-bip, bip-bip'. Ma montre m'indique qu'il est l'heure de sortir de ce nid douillet. Encore une fois c'est dure. Il fait encore nuit mais il ne pleut plus. Je barre, je barre. Tout se passe bien et j'me dis que le capitaine, qui est parti s'allonger dans la couchette arrière, en dessous du cockpit, va pouvoir peut être enfin fermer l'œil. Je suis contente pour lui. Il ne se plaint pas mais on sait tous qu'il est fatigué. Tout se passe bien donc, jusqu'à ce que Sirius parte au lof et le compas passe de 210 à 270 en un rien de temps ! Montée d'adrénaline, je flippe et 'toc-toc-toc' sur le cockpit (c'est le mot de passe pour appeler le capitaine). Rien de grave, le vent tourne. Je suis navrée pour Max qui se reposait un peu, enfin... Il dormira en journée, je l'espère.

Vers midi je m'éveille, Cha m'invite à venir déjeuner. C'est notre pause tous les 4. Le repas n'est pas copieux mais requinquant. Des œufs sur le plat, du jambon, du fromage et du pain. Max assure la navigation, et grâce à Simbad, notre pilote automatique, nous sommes plus tranquilles. Mes prochains quarts : 14h – 16h / 20h – 22h / 02h – 04h / 08 – 10h.

En début d'après-midi c'est posé, le pilote auto, le soleil. Les autres équipiers se reposent. Vers 16h nous envoyons un texto, depuis notre téléphone satellite, au père de Max pour indiquer notre position après 24 heures. Bernard relaiera l'info sur la liste de diffusion des familles et ma Caro postera sur les blogs. Je bouquine un peu et me rendort. Ce rythme est étrange mais on s'y fait. Les actions s'enchainent, les gestes se répètent, les heures défilent. On dort, on mange, on barre, on fait la nav, on pisse, on s'déshabille, on s'rhabille, on boit, on se croise. Heureusement, les points sur la carte nous permettent de constater notre avancement. Nous avons estimé qu'à cette allure, nous atteindrons la Corogne en 2 jours et demi, mais rien est sûre, c'est l'bateau, l'im-pré-vi-sible...

Avant de prendre mon quart '20h-22h', je me prépare à manger : du riz (cuit hier avant de partir) et une tranche de jambon. J'ai aussi fait cuir deux œufs dures. J'ai moyennement faim et mets mon bol de côté après y avoir très peu touché. RAS, une ligne, un point, dodo.

Jeudi 20 octobre. Le quart '02h – 04h' s'annonce hardu ! Le vent a molli, on est au moteur et Max m'annonce que nous y resterons pendant au moins tout mon quart. Le capitaine part se coucher. Avec Simbad, ce tour-ci s'annonce finalement plus tranquille que je ne l'imaginais. C'est la nuit noire. Heureusement la lune est là et éclaire l'horizon. J'ai pris ma lampe frontale pour bouquiner un peu. Ambiance dark. Bercée par le ronronnement du moteur, j'entame le chapitre 'Les limons des cuisines marines' du Vagabond Solitaire de Kerouac, que m'a offert Cécile avant de partir. Le narrateur y raconte son expérience de petite main, employé sur un cargo au large de San Francisco, dans un décor sombre et glauque.
Ce que j'vis là je suis seule à le vivre, vraiment seule. Autour de moi tout est noir, aucune autre lumière à l'horizon que la lune. Sirius vogue dans la nuit. Je n'ai pas peur, je suis saisie par l'instant. Je tente quelques photos pour le capturer d'autant plus. Quart inoubliable.

Toujours à la suite de Cha, je prends le quart suivant, il est 8 heures. Le vent est capricieux, Cha me prévient de faire attention à l'empannage. Pendant 2 heures je suis obnubilée par ma voile. Je finis par empanner...

Je m'éveille grâce à la douce et bonne odeur de cuisine qui flotte dans le bateau. J'ai faim et c'est l'heure de notre repas. Max au fourneau : fajitas de nuggets. Mmmm ! On se régale. Je n'ai pas autant et aussi bien mangé depuis qu'on a quitté la côte, il y a maintenant presque 48 heures. Deuxième texto à la famille. Nous recevons quelques textos envoyés la veille par nos oncles et papas navigateurs. Pourtant, toujours pas de nouvelles de Bernard qui devait nous envoyer la météo ce matin. Nous lui renvoyons un texto. Le téléphone sonne !!! C'est lui. Il nous a pourtant répondu plusieurs fois et transmis la météo. Nous réalisons plus tard qu'il faut laisser l'Isat Phone antenne déployée un certain temps pour recevoir...

16h. Un autre quart. Tout le monde est couché. Vers 16h30 je crois distinguer une forme à l'horizon qui n'est pas un nuage. Je tiens mon cap, et, à bâbord toujours cette forme plus sombre. Ça y est, j'en suis sûre : TERRE EN VUE ! J'ai envie de le crier haut et fort mais les autres dorment. Je patiente, sourire aux lèvres. Le vent souffle et je fais mon record de vitesse : 9.6 au speedo.

22h. C'est mon quart, le vent est toujours bien présent. Ça envoie la sauce ! Je prends la barre. Cha et Max à mes côtés dans le cockpit. Grosses montées d'adrénaline en surfant sur les vagues, avec des pointes à 9 nœuds. Je ne suis pas des plus à l'aise et manque de pratique. Je laisse la barre à Cha qui accepte de s'y coller. Le ciel est magnifique. Des tas d'étoiles. La côte de plus en plus grosse à l'horizon, des lumières au loin. On discute, on est bien. Je fais un pari stupide avec Cha sur les paroles de 'Enjoy the silence'. Si je perds, à moi la grosse vaisselle. Toute notre vaisselle d'aujourd'hui. Max insère un disque dans l'auto-r.. euh la 'bateau-radio' et, grâce au haut-parleur situé dans le cockpit, la version de Moriarty résonne dans le vent. J'ai perdu mon pari. On écoute tout l'album sous le ciel étoilé de l'Espagne, si proche. Vers 1h30 je vais me couchée, je suis claquée. Cha est toujours à la barre, il assure. Je l'entraperçois une heure après qui se couche à mes côtés, tout naze. ChaCha a prit son quart en décalé, elle n'est pas très bien. A 3h30 je m'extirpe d'un profond sommeil entamé, pour prendre le relais. ChaCha n'est vraiment pas bien. La côte est bien plus proche mais on est encore loin de la marina. Une pomme, un coca. Je suis les instructions de mon capitaine qui effectue la nav avec mon petit ordi, sur un logiciel libre de navigation. Nous n'avons pas de carte détaillée (papier) de Coruña. La Tour d'Hercule se rapproche et beaucoup d'autres lumières. C'est dure de distinguer les lumières de la côte de celles des bouées rouge et verte qui nous indiquent la route. Certaines s'avèrent être des bateaux. Des pêcheurs à cette heure-ci. Il est 5 heures. ChaCha à nouveau au taquet. Je tente de réveiller Cha pensant qu'il souhaiterait être là pour l'arrivée. Il s'en fout, il est crevé, il veut juste dormir. Il a barré pendant 6 heures d'affilée...

Après la digue nous arrivons à l'entrée de la Marina Coruña. On ne voit pas grand chose. La marina est récente et nous n'avons aucun détail sur le Bloc Marine. Open CPN n'est pas à jour non plus. Une rouge et une verte nous indique où entrer. A tribord des pontons, vides. Des mouettes. Des tas. Elles ont envahies le ponton sur lequel nous voulions amarrer. Elles sont là, partout, immobiles et silencieuses dans la nuit. Et si elles ne bougent pas lorsqu'on sautera sur le cat-way ?!!! On s'amarrera sur le ponton à bâbord.

Amarrage en douceur après 62 heures de navigation et environ 340 milles nautiques parcourus.
Viva España !

jeudi 3 novembre 2011

Bem-vindo a Portugal !

Ola !

Petit message pour vous dire que nous sommes bien arrivés au Portugal hier matin (mardi) après une petite navigation de nuit depuis Congas (Vigo) en Espagne jusqu'à Viana do Castelo, accompagnés encore une fois par quelques dauphins célestes :)

Nous avons retrouvés au port quelques français bien sympathiques, et des bretons !
Antoine nous a fait découvrir le resto populaire du coin (un repas tout compris à 5€ ça fait rêver !).
Demain Marie, sa femme, nous emmène en voiture pour une balade découverte dans le coin.

Ici c'est encore des rafales, une très grosse houle et des déferlantes que l'on a évitées de justesse en arrivant, nous sommes donc un peu coincé mais ravis, jusqu'à samedi.

Beijos e boa noite

lundi 31 octobre 2011

Les 28 !

Dans la nuit de samedi à dimanche, pendant que certains changeaient l'heure, d'autres faisaient la fiesta à Baiona pour fêter les 28 bougies de Carlito !
Merci aux zamibes qui nous avaient préparé un super kit d'anniversaire ! (super So-So)
Carlito a aussi eu de super gants de bateau :)
Depuis cette fameuse nuit dans cette charmante petite ville de Baiona, nous avons bougé ce matin direction le Portugal, départ à 8h30, puis... retour 12h30 dans la ria de Vigo, un peu plus loin pour changer de port, trop de vent. Au programme après cette après-midi sous la pluie, nous repartons soit cette nuit soit vendredi car entre temps il y a trop de vent.

En image pour vous Carlito a 28 ans, et quelques photos du joli Castillo de Monte Real (Baiona)





Arrivée à Baiona
Notre vue depuis Sirius au coffre, sur el Castillo de Monte Real (Baiona)


Dans le parc du château
Visite du Castillo de Monte Real (29 octobre)





mardi 25 octobre 2011

Les dauphins en Bretagne

Notre route "Concarneau - Coruna" en image


Voilà pour info la route que nous avons effectuée de Concarneau à Coruna, en 2 jours et 14 heures, du mardi 18 octobre - départ de Concarneau 15h30 au vendredi 21 octobre, 5h30 arrivée à Coruna.

Après maintes calculs et une grande discussion cette nuit, nous rectifions une info précédemment donnée ici, nous avons parcourus environ 340 milles nautiques et non 400. Conclusion (mais Maxime vous dirait qu'il l'avait dit:), nous pouvons calculer une marge d'erreur de notre Speedo de 15% sur la distance parcourue, idem pour la vitesse. Bon c'est certainement du bla-bla pour la plus part d'entre vous alors je ne m'étends pas sur le sujet ;)

Sur la carte, en rouge notre itinéraire avec un point toutes les 2heures (sauf sur la fin), en bleu la route prévue.

La météo n'étant pas bonne, nous sommes un peu coincé ici encore, alors bientôt pour votre plaisir une chouette vidéo de dauphins :)

dimanche 23 octobre 2011

Des nouvelles du dégolfage et des images

Hello tous,

Nous voilà bien arrivés en Espagne, comme vous avez pu le lire sur les messages précédents relayés par notre webmestre chargée de la com en France ;)

Nous avons donc amarrés vendredi à 5h30 à la Marina Coruna, après 62h de navigation, la première grande navigation pour nous 4. Le dégolfage s'est bien déroulé, et nous avons parcourus environ 400 milles nautiques en 2 jours et 14h, de Concarneau à Coruna.
Pour cette première traversée, nous avons fonctionné de la manière suivante : Cha, ChaCha et Ju qui se relaient en quart de 2h chacun, et Max le capitaine, hors quart, toujours en veille. Nous avions prévu de nous retrouver tous ensemble le midi, pour manger, entre 12h et 14h. 
Max ne s'est pas reposé la première journée et la première nuit, il a pu dormir un peu le 2ème jour et surtout la 2ème nuit où nous étions au moteur car peu de vent. 

C'est un rythme particulier que la traversée, du moins celle-ci. On se croise, on prend son quart, on mange un peu, on bouquine, on se déshabille, on met son réveil, on se couche, on se réveille, on se rhabille, on prend son quart, etc...
Tout s'est bien passé, Cha a le record de vitesse avec une pointe à 11 noeuds vers 1h du mat vendredi.

Depuis notre arrivée nous nous sommes baladés dans la ville, nous avons été voir la Tour d'Hercule, le plus ancien phare au monde toujours en fonctionnement de nos jours (d'après Wiki en tout cas).
Comme nous l'a écrit Yves nous avons pu constaté que les Espagnols sont très sportifs, on les voit se balader à vélo, en rollers, en skate, courir, faire du sport !!!

Nous avons acheté une spécialité d'ici, el Queso Tetilla, ce fromage traditionnel de Galice qui a une forme de sein ! C'est un fromage à pâte dure qui a une couleur jaunâtre, car oui c'est bien fini le fromage qui pue à la française... :(. Bon heureusement ici c'est la fiesta del jamon, mmmm !!!

Aujourd'hui et depuis cette nuit c'est la tempête avec des rafales de vent (40 noeuds), alors on en profite comme un bon dimanche pour rester sous la couette au chaud, mater des films, faire du montage, poster sur le blog :)

Une sélection de mes photos, de Saint Brieuc, au début du mois, à aujourd'hui en Espagne.
Cliquez sur l'image pour la voir en plus grand !
Des bisous à tous

En chantier à Saint Brieuc, Port du Légué (5octobre)
Bateau volant (6 octobre)

Remise à l'eau (6 octobre)
Remise à l'eau (6 octobre)


Oh la belle quille ! (6 octobre)

Champagne à la santé de Sirius et du départ (13 octobre)

Coco et Cha (13 octobre)
L'équipage prêt à partir pour le grand départ (13 octobre)
Sirius le matin du grand départ à 7h30 - Trebeurden (13 octobre)
 

Au revoir Trebeurden ! (13 octobre) (Merci Coco)
Un banc d'une centaine de dauphins venus nous souhaiter bon vent :) (13 octobre)


Brouillard sur Camaret-sur-Mer (14 octobre)
Sirius by night, dark ! (14 octobre)
Un bateau nommé SoSo, dédicace à ma So qui déteste que je l'appelle SoSo ;) (14 octobre)
Amarrage aux Glénan, au coffre (15 octobre)
Coffres - Archipel des Glénan (15 octobre)









Encore des dauphins, bientôt on sera blasés ? Non !!! (15 octobre)

Dégolfage, cargo à tribord (20 octobre)

Dégolfage, pendant mon quart, en pleine nuit, au moteur, heureusement il y a la lune (20 octobre)

Dégolfage, en mer ! (20 octobre)
Arrivée à la Marina Coruna, accueillie par des mouettes qui ne semblaient pas vouloir qu'on amarre sur ce ponton ! (21 octobre)


A Coruna ! Première balade dans la ville (21 octobre)
Les blonds (21 octobre)











Plaza de Maria Pita, Où est Charlie ? (21 octobre)

Les bruns et les blonds en balade (22 octobre)

Le phare d'Hercules, Schnapi et Hercules (22 octobre)

Cha prend du son au pied de la Tour d'Hercules (22 octobre)