vendredi 30 décembre 2011

Nouvelles du front, de mer

Demain se confonds avec hier.
Ma réalité c’est le présent et cette étendue d’eau à 360°.
Parfois je perds mon regard à l’horizon et ça brille de mille feux. Mais la plupart du temps je reste fixé sur le compas, les voiles et l’éolienne à tenir le cap.
Le rythme de vie est très instinctif. Il faut avancer pendant son quart, faire à manger et se reposer pendant celui des autres. Après chacun agrémente le temps qu’il lui reste. Pour ma part c’est philo, pêche et chaussette.

J’ai l’impression de faire le bilan à chacun de mes quarts solitaires. Je commence d’ailleurs à faire le tour des sujets et à ressasser. C’est comme une longue descente. Mais aujourd’hui je me demande moins : Que fait l’homo sapiens sapiens de son don de conscience sur terre ? Depuis que je me prends des embruns dans les dents, je me limite plutôt à : Sérieux, qu’est ce que je fais là ?

Pour la pêche, je pourrais me recycler et travailler à la criée en rentrant. Même si je perds autant de leurre que je remonte de poisson, je coupe les plus beaux filets de poisson frais que je n’ai jamais coupé de ma vie. Et je m’améliore au fur et à mesure. C’est en pêchant qu’on devient pêcheur non ?
Cette expérience me fait quand même culpabiliser sur deux points. Tout d’abord de ne pas avoir aimer le poisson pendant 25 ans. Et ensuite de prendre conscience seulement aujourd’hui que manger de la viande ou du poisson c’est tuer un animal qui te regarde avec ses petits yeux. Mes achats de steak et de côtelette vont prendre un autre reflet en rentrant dans mon super marché banlieusard. Mais vu que le goût n’aura pas changé je ne risque pas de devenir végétarien. Mais j’aurais « conscience de » , moi, Mr.

La théorie des chaussettes.
Hier j’ai voulu établir le nombre de paires de chaussettes nécessaires pour commencer son quart avec des pieds secs. Comme tout bon pantouflard citadin, j’aime bien avoir les pieds calés au sec quand je me réveille. Je rappelle que chacun de mes quarts commence à 8 heures d’intervalle, que l’eau salée sèche plus lentement et que l’atmosphère du bateau est carrément humide quand on se fait rincer. Bref lorsque j’attaque mon troisième quart ma première paire est encore un peu mouillée et ma deuxième paire est toujours trempée. Du coup je sens que le dénouement arrive et que j’enfile là la troisième paire de la Sainte trinité pédestre.
Je me lève et Eureka «  nombre de paires de chaussettes nécessaires pour commencer son quart avec des pieds secs est égale au temps révolution du soleil par la période de quart ».
Je fais deux pas et Patatra. La serpillière gorgée d’eau sur laquelle je viens de marcher fait vaciller mon petit univers cartésien.
Demain je me fais va nu pied.

9 commentaires:

  1. Très bon !!! Merci mon Cha !!!

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  2. La mer aiguise votre plume...........et me va droit au coeur.
    Sylvie, Maman Chacha

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  3. :) bonne théorie que celle de la chaussette!!!!

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  4. Bonne année à tout l équipage de Sirius !

    Bises

    Julie la Calaisienne

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  5. bonne année les amigos!!,Cha as tu essayé la technique des sacs en plastiques avec des elastiques pour rester au sec...?bise a tout l equipage.mika et mane

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  6. Bien envie de déguster un petit poisson aux yeux tristes mais à la chair tendre avec vous.
    J'ai eu moi aussi un dilemme de chaussettes pour nos qq pistes du jour de l'an ;), pour le tiens je rejoint mika et mane, n'existe-t-il pas une technique de chaussette imperméable ?! Pense y pendant ton prochain quart, établit un plan bricolage : rasoir, scotch et sac poubelle pourront t’être utiles!
    Très belle année à vous les matelots!
    De gros bisous
    K.

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  7. Très beau récit Julie, bonne année à tout l'équipage.
    Bisous bisous
    MamanTalar

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  8. Désolé Cha les compliments vont à toi pour le récit des chaussettes et autre, je me suis trompée, quelle vilaine, bonne suite les matelots
    Gros bisous

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