lundi 20 février 2012

On a traversé un océan !

Départ : mardi 17 janvier 2012 à 17h45 UTC, de Mindelo au Cap Vert.
Arrivée : jeudi 2 février 2012, à 17h UTC, au Cul-de-sac du Marin, en Martinique.
Distance parcourue : 2100 milles marins soit 3889 kilomètres.
Nombre de quart : 48 quart chacun, soit 3 quarts de 2 heures par jour.
Durée du voyage : 16 jours

Le projet au départ : naviguer autour de l'Atlantique, d'est en ouest. Pour relier les deux il fallait traverser. Traverser un océan c'était un peu l'apogée de ce voyage. Quand on en parlait à l'époque on trouvait ça dingue. Passer quinze jours en mer, au milieu de l'eau à 360 degrés. Et bien maintenant qu'on l'a fait, je peux vous dire que c'était pas si fou. Traverser l'Atlantique c'est prendre l'autoroute du soleil. C'est une grosse routine pendant laquelle tu répètes chaque jour les mêmes gestes. Tu prends ton quart, tu cuisines, tu manges, tu fais la vaisselle et tu choisis le moment où tu vas asphyxier les autres avec ton popo.

Bien sûr on a bénéficié d'excellentes conditions : les alizés bien établis, une navigation au portant (c'est à dire que le vent pousse par l'arrière), un réglage de voiles confortable et un pilote automatique qui tient la route. Le capitaine a opté pour 2 voiles à l'avant : le génois et le foc de route tangonné, pas de grand-voile = pas d'empannage. Ces bonnes conditions nous ont permis de vivre tranquillement au fil de l'eau. Jouer aux cartes, bouquiner, faire des mots fléchés, jouer de la guitare et chanter dans le cockpit ont fait notre quotidien de transat.
Et finalement, avec le recul, nous avons fait des traversées bien plus courtes et bien plus éprouvantes, voire bien plus dangereuses !

Alors bien sûr c'est quand même 16 jours que tu passes dans un espace restreint, à l'intérieur, puisqu'à l'extérieur s'étend l'immensité de notre planète. Bien sûr tu côtoies uniquement les 3 autres membres de l'équipage, les quelques poissons volants et les oiseaux de l'océan. Il y aussi toutes ces algues qui tapissent la mer, 2, 3 cargos à l'horizon et c'est tout. De l'eau, de l'eau, de l'eau.

Avec le téléphone satellite on était pas vraiment coupé du monde. On envoie et on reçoit des textos. Et puis il y a la carte sur laquelle on note notre position et observe notre avancement.

Un truc auquel je ne m'attendais pas du tout, c'est la chaleur ! On cuit au soleil. Il fait tellement chaud qu'on porte des vêtements amples pour se protéger. Cette chaleur fait qu'on élimine pas mal ce qu'on mange et boit. En parlant de nourriture, je dois dire qu'on était bien lotis. Notre avitaillement fait en Bretagne en octobre dernier a payé. Les bonnes boîtes de conserve de France nous ont surpris de jour en jour. Bien sûr on a pêché, mais seulement 3 dorades coryphènes et un serpent de mer tout moche... Nous avions pourtant passer un pacte avec la mer, on sort la traîne tous les 2 jours et à nous la dorade ! Mais au milieu de l'Atlantique, notre vitesse ralentie a eu raison de la dorade, qui n'est ensuite jamais revenue tâter du leurre. C'est pas grave William S***** est là !

Au milieu de l'Atlantique on s'est baigné, avec 4000 mètres de profondeur, ouais ça en jette quand même ! Et puis y'avait aussi les douches à l'eau de mer, la crème solaire, les parties de Magic, les suicides de poissons volants, le kit de survie des copains, la réécriture de chansons, la guiguitte, la bouteille à la mer, les gerbes d'eau à l'horizon...

Quand on arrive, on est content de poser le pied à terre, on compare nos traversées avec les autres navigateurs. Ici tout le monde a traversé et on fait partis des 'transateux', mais enfin, quand même, ON A TRAVERSÉ UN OCÉAN !

1 commentaire:

  1. bravo à tous les 4!!on a hate de vous revoir mais prenez votre temps parcqu'ici c'est l'hiver pré-electoral un peu deprimant...sinon en cadeau souvenir on veux bien du rhum,du soleil et un poisson volant :)bises
    soeur Emmanuelle et frere Mika.

    RépondreSupprimer