vendredi 13 janvier 2012

Mindelo & Santo Antao

Après s'être exilés sur Santa Luzia nous avons rejoint Mindelo, la capitale culturelle du Cap Vert, sur l'île de Sao Vicente. Mindelo abrite la seule marina du Cap Vert, tenue par un allemand. Malgré la mauvaise réputation de son tenancier, nous avons décidé de nous y rendre. Les tarifs exercés sont élevés pour le Cap Vert mais, à quatre, le plaisir de retrouver un ponton et des sanitaires et la nécessité de retrouver de l'électricité et de l'eau, en vaut la chandelle. A noter que depuis que nous avons rejoint l'archipel, nous sommes au mouillage et que pour recharger nos différentes batteries, d'ordinateurs, de caméras, d'appareils photos, nous devons faire tourner le moteur, notre panneau solaire ne suffisant pas. Nous n'avons également plus d'eau dans la vache (à eau), et la 'petite' réserve qu'elle contient s'épuise vite. Bref ! Nous retrouvons Dasorc'h, Yann Ar Mor et Arwen, des voiliers français croisés entre la Gomera et Tarrafal. Lolilento avec qui nous avons fait route depuis Santa Luzia a préféré le mouillage. Anthony nous rejoint en fin d'après-midi pour déguster ensemble le thon offert par un voilier voisin à Santa Luzia. Accompagné de haricots verts et d'une purée de patates douces, nous nous régalons, encore une fois.
 

Mindelo, sur les traces de mon père
Voilà 20 ans qu'il a foulé la terre capverdienne pour la première fois. Amoureux de ces îles, il y est revenu une dizaine de fois, en avion et à la voile. A Mindelo il m'avait chargé de me rendre chez Loutcha. « Chez Loutcha » c'est un hôtel restaurant à Mindelo et un resto à Dakar. A 75 ans Loutcha déborde d'énergie, c'est elle qui met l'ambiance dans son restaurant les soirs de concert et invite à la danse. Loutcha travaille 7 jours sur 7, c'est fatiguant d'être patron, mais elle assure. En salle ou en cuisine, son sourire toujours aux lèvres, Loutcha est une belle dame accueillante et chaleureuse. Elle nous raconte ses bêtises de jeunesse en compagnie de sa belle-sœur et de son amie d'enfance. Chaque chose à son époque nous dit-elle après plusieurs histoires et de nombreux éclats de rire. Dimanche nous avons participé au buffet dansant de Calhau, organisé par Loutcha et son équipe à quelques kilomètres de Mindelo, au bord de l'eau. Rassasiés de mets en tous genres aux riches saveurs, nous avons ensuite dansés aux rythmes capverdiens et sommes rentrés repus, heureux et flottants. Un bon dimanche !
Nous avons rendez-vous avec Loutcha vendredi pour un portrait sonore, en vue peut être d'un sujet ArteRadio, qui sait.

Santo Antao
Après plusieurs prises d'infos auprès des français qui nous entourent, nous avons pris le ferry mardi matin direction Santo Antao. Il ne faut pas quitter le Cap Vert sans avoir été sur cette île. Le mal de crâne accompagne le réveil à 6 heures et demi d'au moins 2 membres de l'équipage. Hier nous avons festoyé sur Dasorc'h (Marco et Sandrine) avec Yann Ar Mor (Jean-Yves et Josiane) pour fêter le départ d'Anthony (Lolilento). La nuit a été courte. Après une heure de ferry nous arrivons à Porto Novo au sud de l'île. Nous retrouvons Xavier et Yolaine, nos voisins de bateau au port et faisons route ensemble en aluguer pour rejoindre Cova de Paùl. La marche prévue est d'environ 6 heures jusqu'à Villa das Pombas, tout en descente. Après le magnifique cratère nous grimpons un peu pour découvrir la splendide vallée de Paùl qui s'étend sous nos yeux. On distingue la ville en bord de mer, au loin. Des petits 'paliers' renforcés de pierres bordent les montagnes. Ce sont les cultures de bananes, de canne à sucre et de caféiers. La descente est longue et les genoux font mal. Nous faisons un arrêt chez Sandro dans le premier village que nous croisons. La bière est fraîche et revigorante. Nous avons à présent rejoint la route, pavée, elle aussi. La descente est toujours éprouvante. Nous arrivons à Villa das Pombas vers 16h30. En aluguer nous rejoignons Ponta Do Sol, au nord de l'île, pour nous rendre Chez Fatima, cet hôtel restaurant où nous avons réserver 2 chambres. Ce soir c'est fête ! Nous nous régalons d'une douche, CHAUDE, d'un repas gargantuesque et... d'un lit !
Une pensée pour ma maman dont c'est l'anniversaire aujourd'hui.




Après une excellente nuit de sommeil et pleins de courbatures, nous voilà repartis mercredi direction Fontheinas. Nous longeons la route en bord de mer. La falaise s'élève sur notre gauche, la mer s'étend sur notre droite. Nous atteignons le village une bonne heure plus tard. Après un rafraîchissement dans le bar local, nous décidons de rejoindre la plage en contrebas. Les habitants toujours très sympathiques nous indiquent le chemin. Il faut longer la route puis descendre le long du cours d'eau. Tels des équilibristes nous arpentons le flanc de la montagne et atteignons la plage de sable noir. Seul un pêcheur à l'horizon, sur les rochers. Les détritus jonchent un peu partout le sable mais la plage s'offre à nous, rien qu'à nous. Une partie de Magic, un casse-croûte, une baignade, une sieste, un peu de lecture et d'écriture. On est bien. Quelques heures plus tard nous prenons le chemin en sens inverse pour rejoindre le village. Nous rencontrons quelques français en balade, qui nous accueille dans leur aluguer 'privatisé' et nous déposent à Ponta Do Sol. Il est tôt, 16h30, c'est l'heure du goûter. Nous décidons de le prendre en jouant aux cartes. Une partie d'ascenseur dans ces petits lieux de vie déjà repérés ici au Cap Vert. Ces constructions agencées de mobilier en béton abrité d'un toit sont des lieux de jeu. De petites tables sont entourées de quatre sièges où les capverdiens se retrouvent pour jouer. Le soleil se couche et nous rejoignons l'hôtel pour un second repas aussi succulent que la veille. Mérous, poulet, frites (maison bien évidemment), patates douces, légumes et riz. Ce soir il n'y a pas de glace, ce qui attriste notre desserophyle sirussienne.



Pour notre dernier jour et sur les conseils de mon papa, nous nous rendons à Xô-Xô (prononcez Cho-Cho), pour marcher jusqu'à Cha de Mato. L'aluguer que nous avons dû réserver pour nous - car une fois rejoint la route de la corde nous avons peu de chance d'en récupérer un - emprunte la vielle route. La nouvelle est en construction sur le côté. Notre chauffeur est obligé de nous déposer avant la fin, les travaux bloquent la route qui rejoint Xô-Xô. La marche commence au milieu des engins et des nombreux ouvriers. Nous atteignons Xô-Xô, dans les hauteurs de la vallée, puis Losna et enfin Cha de Mato. Nous descendons, nous remontons, nous redescendons et remontons encore et encore. Les vallées se succèdent, les paysages sont toujours plus beaux. En aval les cours d'eau accueillent une végétation luxuriante. Les quelques capverdiens des petits villages perchés nous indiquent notre chemin, avec le sourire. Nous ne croisons, hormis eux, que des animaux et des cultivateurs qui bêchent en plein soleil à haute altitude. Très belle marche de 3 heures et demi qui nous a fait suer comme il faut avant les deux semaines d'abstinence pédestre qui nous attendent.
De retour à Porto Novo nous mangeons un bout avant de prendre le ferry qui nous ramène à Mindelo.

Nous avons appris par un français installé ici que demain c'est férié. Ce n'est pas pour arranger nos préparatifs de transat mais que faire ? Nous ne pourrons pas partir avant lundi. Ce n'est pas si grave puisque nous avons pleins de choses à faire d'ici-là ! Avitaillement, gaz, nettoyage et rangement vont remplir les jours à venir, avant deux semaines minimum de traversée, de l'atlantique...

4 commentaires:

  1. Merci ma Ju, tu viens de me rajeunir de 20 ans.
    Gros bisous
    Papa

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  2. C'est toujours un grand plaisir de vous lire et de rêver au travers de vos images. Donc.... après les Canaries (partie sauvage), il va falloir que j'inscrive le Cap Vert dans mes souhaits de voyage. Mais moi, la terrienne, il faudra que j'aborde ces îles autrement.
    Profitez bien de ces quelques jours à terre avant le grand saut de l'autre côté de la mer. Pleins de Bisous à la Syrius Team
    Sylvie, Maman Chacha

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  3. Merci pour ces images stupéfiantes du Cap vert.
    On continue de rêver à travers vous.
    Gros bisous et merci pour la pensée d'anniversaire.
    Plein de bisous aussi à la Sirius team.
    Maman Ju

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  4. Super les photos et le texte ! surtout qu'ici à Paris on crève de froid il fait 3°.

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