lundi 2 juillet 2012

Cloudstorm et frayeur

Après une journée dans les rivières, nous sortons en mer au niveau de Georgetown inlet juste avant la nuit. Nous passerons la nuit en mer avec un peu moins de 20 noeuds de vent par le travers, puis le lendemain, on cap vers le nord et le vent vient maintenant de derrière donc mode transat !
Ensuite une seconde nuit en mer pour rentrer dans les rivières au petit matin par Beaufort inlet.

Encore quelques milles et nous arrivons a Oriental ou nous espérons aller au free dock. La place est deja prise par des bateaux a moteurs, nous restons donc au mouillage. Il fait très chaud, le temps devient lourd.

D'un coup les voisins de mouillage qui s'amusaient avec leur annexe a voile rentre précipitamment, ils rangent leur taux de soleil etc... Le grain arrive, le tonnerre gronde, des éclairs éclatent de partout. Pour echapper a la pluie qui arrive nous rentrons dans le bateau et nous regardons un film. 

Sans pouvoir expliquer pourquoi d'un coup je me lève et regarde dehors. La bâche claque de plus en plus, pas le temps de regarder derrière moi, Max qui s'était endormi devant le film est deja debout a scruter le ciel.

 On sort, le bateau fait un 180°, le vent tourne d'un coup et passe nord. Max allume le moteur, la mer est devenue blanche en deux secondes, le vent souffle de plus en plus fort, la bâche claque et prend le vent dangereusement. Une rafale envoi le foc de route, (dans son sac) contre les filières, une nouvelle rafale et la voile part a l'eau. Max se débat pour empêcher le bateau d'aller s'écraser sur les rochers derrière nous.
 Le moteur hurle pour tenter de nous maintenir face au vent, mais on passe d'un coté a l'autre.Je récupère la voile et la lance dans le cockpit, certains œillets de la bâche sont arrachés, elle claque, nous gène et prend le vent. Max me demande de la couper. Je fonce dans la cuisine, prend le premier couteau qui passe et coupe les derniers bouts qui retiennent la bâche. Un peu plus loin, un bateau dérape se retrouve travers au vent et va s’échouer a quelques mètres des rochers, tout va très vite. 
 C'est la panique dans le mouillage, les rafales nous rapprochent dangereusement les uns des autres. Max force sur le moteur pour tenter de rester face au vent et éviter de se faire déporter mais on s'approche du bateau voisin. J'ai a peine le temps de mettre un parbat supplémentaire (heureusement nos parbat étaient la pour le free dock) que nos bateaux se touchent. Max gère la manœuvre, on s'effleure puis nous sommes projetés sur le coté opposé. On essai d'avancer s'éloigner de la digue et des bateaux. L'ancre est toujours au fond de l'eau, on la traine. 
On a froid, la pluie nous fouette, le bateau gite sous les rafales. 

On entend une sirène retentir, les éclairs continuent de zébrer le ciel, le vent se calme un peu. J’essaie de remonter l'ancre, j'arrive a remonter 10m de chaine mais c'est trop dur. Je repositionne la manille, les bouts s’emmêlent avec la chaine et font des nœuds, tant pis. Je remplace Max a la barre, il remonte l'ancre. Le plus dur est passé. On tourne pour trouver ou remettre l'ancre dans un nouveau décor. Les eaux qui se sont vidés a cause du vent commencent a revenir, des vagues déferlent et un courant se crée. On est au milieu du chenal, ce n'est pas grave on pioche. Sur les autres bateaux tout le monde s'est raccroché.

Nos voisins viennent voir si tout va bien, comme pour nous tout est ok, ils vont aider le bateau échouer et le déséchoue avec succès grâce a leurs super dinghys. 

Après cette brève accalmie, le vent revient du sud ouest avec encore de belles rafales, peut être 40 nœuds, mais ça parait tranquille comparé a avant, notre ancre a l'air bien accroché malgré les vagues qui nous secouent. Du coup l'eau repart, le courant s'inverse a nouveau. 

Max veillera encore pendant une bonne heure, le temps que le soleil se couche et que le vent diminue doucement, pendant ce temps nous mangeons du gratin dauphinois, l'air est frais et de temps en temps des rafales d'air chaud arrive. Puis enfin ça se calme et nous pouvons aller dormir. L’équipage et le bateau sont sains et saufs.

ps : nous estimions des rafales a environ 60 noeuds de vent, mais nous venons d'apprendre que la station service non loin a enregistrer une rafale maximum a 80 noeuds  (150km/h)  o_O
ps 2 : Ne manquez pas pour autant le post sur Charleston juste en dessous de celui ci, car les deux posts ont été mis en ligne en meme temps

1 commentaire:

  1. Criss' de tabarnac'2 juillet 2012 à 21:19

    je suis decu de voir que vous avez meme pas pris de video ^^ ! content que vous soyez sain et sauf ! je pense bien a vous, je donne pas ben ben de nouvelles parce que jai pas vraiment d'acces internet avec m0on nouveau boulot en NZ mais bientot je vous envois un gros mail a propos du quebec !! grosses bises

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